Aujourd’hui, containerd figure parmi les solutions logiciel libre les plus fiables pour gérer des conteneurs dans des environnements modernes. Ce projet open source gère le cycle de vie complet des conteneurs, depuis le téléchargement d’images jusqu’à l’exécution et la supervision, ce qui en fait un composant essentiel pour les plateformes cloud native et les architectures distribuées. Dans cette revue, nous allons explorer ses fonctionnalités, ses cas d’usage, les comparer à des alternatives et évaluer s’il mérite d’être adopté en production.
Problèmes résolus
Pourquoi containerd est utile
Beaucoup de solutions de conteneurs « clé en main » sont lourdes, complexes, ou introduisent des surcouches inutiles.
Les outils commerciaux ou les distributions propriétaires peuvent imposer des contraintes de licences, de portabilité ou de compatibilité.
Les systèmes d’orchestration modernes (cloud, microservices, cluster, DevOps) nécessitent un runtime simple, robuste, compatible avec les standards, et facilement intégrable dans des pipelines d’automatisation.
containerd répond à ces attentes en apportant une solution open source, standardisée et universelle, qui gère le cycle de vie des conteneurs de façon fiable, sans surcouche inutile, tout en étant compatible avec les spécifications industrielles, ce qui en fait un excellent choix pour remplacer des solutions propriétaires ou plus complexes.
Fonctionnalités et capacités clés
Voici les principales capacités de containerd :
Gestion du cycle de vie complet des conteneurs : téléchargement (pull) et publication (push) d’images, stockage, extraction (unpack), création, démarrage, supervision et suppression des conteneurs.
Support des spécifications standard : conformité avec les standards OCI (OCI Image Spec et OCI Runtime Spec via runC) ce qui assure compatibilité et portabilité.
Gestion fine des systèmes de fichiers et des snapshots : utilisation d’overlayfs ou btrfs pour le stockage des images et des systèmes de fichiers des conteneurs, ce qui permet un usage efficace du disque.
Support réseau et isolation : containerd gère l’attachement des interfaces réseau, la gestion des espaces de noms (namespaces), la gestion multi-tenant, ce qui facilite le déploiement de conteneurs en contexte de production ou multi-utilisateurs.
Intégration avec des orchestrateurs modernes, par exemple via son plugin CRI, containerd peut servir de runtime pour des clusters orchestrés par Kubernetes. Ce plugin est intégré par défaut depuis la version 1.1 et bénéficie des contributions continues d’une communauté open source active.
Légèreté et portabilité : conçu comme un démon simple, usable aussi bien sous Linux que Windows, avec des exigences minimales côté noyau ou OS.
Installation et configuration
Voici les grandes étapes pour installer et configurer containerd :
Installer containerd depuis les paquets officiels de votre distribution (par exemple via un gestionnaire de paquets sous Linux) ou télécharger la version officielle depuis le site du projet.
Vérifier les prérequis système : pour Linux, un noyau relativement récent (souvent 4.x ou supérieur) est recommandé si vous utilisez overlayfs.
Configurer (si nécessaire) le fichier de configuration (par défaut
/etc/containerd/config.toml) pour adapter le snapshotter, le gestionnaire de cgroups, les plugins réseau ou stockage selon l’usage.(Optionnel) Installer des outils auxiliaires pour la gestion (ex : outils de complétion pour shell, outils de debugging) pour faciliter l’utilisation en ligne de commande.
Dans un contexte orchestré (ex : Kubernetes), s’assurer que containerd est bien configuré comme runtime via son plugin CRI, ce qui permet à l’orchestrateur de piloter les conteneurs via containerd.
Cas d’utilisation
Voici quelques exemples concrets d’utilisation de containerd dans des environnements professionnels :
Déploiement de microservices sur des serveurs ou des clusters Kubernetes, en garantissant isolation, portabilité d’images, et gestion fiable du cycle de vie des conteneurs.
Infrastructures cloud-native ou hybrides, où containerd remplace Docker comme runtime principal, pour bénéficier d’un runtime plus léger, plus conforme aux standards, et plus facile à intégrer dans des pipelines CI/CD.
Environnements multi-tenants ou de type hébergement partagé, où les namespaces réseau et stockage de containerd permettent d’isoler les conteneurs de différents utilisateurs tout en mutualisant les ressources.
Développement d’applications containerisées avec besoin de portabilité, d’orchestration, d’automatisation, sans dépendance à des solutions fermées ou propriétaires.
Comparaison avec des alternatives
| Fonctionnalité / Critère | containerd | Docker Engine classique | CRI-O |
|---|---|---|---|
| Open source | ✅ | ✅ à open source, mais avec surcouche propriétaire possible | ✅ |
| Conformité OCI & standard runtime | ✅ | ✅ (via containerd en backend) | ✅ |
| Légèreté et minimalisme | ✅ | ❌ souvent plus lourd, plus de fonctionnalités “extras” | ✅ — minimal et ciblé CRI |
| Intégration Kubernetes native | ✅ (via plugin CRI) | ❌ nécessite surcouche, moins optimisé | ✅ (conçu pour Kubernetes) |
| Flexibilité stockage / snapshot / namespace | ✅ | ✅ mais souvent avec docker-specific config | ✅ mais parfois moins mature que containerd |
Avantages et inconvénients
| Avantages | Inconvénients |
|---|---|
| ✅ solution open source, sans licence restrictive | ❌ configuration et gestion plus “brutes” que des solutions packagées |
| ✅ runtime léger, minimaliste, standardisé | ❌ moins d’abstraction utilisateur, interface en ligne de commande basique |
| ✅ très bonne compatibilité avec Kubernetes, cloud-native, microservices | ❌ nécessite connaissances techniques pour configurer et administrer correctement |
| ✅ gestion fine du cycle de vie des conteneurs avec une communauté open source active qui peut fournir du support technique | ❌ communauté active mais moins “grand public” que Docker (moins de tutoriels “clé en main”) |